Des premiers soleils de minuit aux aurores boréales, la beauté sauvage du Groenland s’explore en deux campements authentiques et exceptionnels.
L’arrivée à Nuuk, capitale du Groenland, est déjà un bout du monde en soi. Avec son front de mer bordé de maisons aux couleurs vives, et la montagne Sermitsiaq en toile de fond, la métropole arctique figure un village de pionniers de carte postale. Un tiers de la population du Groenland vit dans cette capitale de poche, la plus petite du monde – ce qui laisse présager de l’immensité fabuleuse des terres alentour. C’est en bateau que l’aventure se poursuit vers le premier camp de Kiattua, car aucune route ne permet de rejoindre cette partie reculée du pays. Les deux heures de navigation traversent des paysages lunaires, des côtes découpées de grandes prairies verdoyantes et désertes. On accoste bientôt sur d’anciennes terres de chasse Inuit, perdues à deux jours de marche du village le plus proche.
Premières nuits arctiques à Kiattua
Dans l’anse d’un petit fjord apparaissent les tentes coniques et blanches, petit village répliquant à l’identique les campements d’été nomades. La paix des lieux est saisissante. A l’intérieur, le confort est simple mais essentiel – plancher de bois et sièges recouverts de fourrures douillettes, des lits où les nuits s’annoncent cosy sous les épaisses couettes et face au poêle où un bon feu crépite. Après un sommeil réparateur dans le silence absolu commencent les trois jours d’explorations. Le premier matin est consacré à découvrir à pied les environs, en arpentant les landes et grimpant le long des falaises pour admirer le passage des nuages sur les fjords qui échancrent l’océan Arctique.
Kayak et ascension d’Uumannaq, la montagne rose
Dans une petite crique, quelques kayaks attendent ; c’est en pagayant dans les eaux glacées, illuminées du soleil de minuit, qu’on poursuit l’aventure. Dans l’eau se profilent une baleine et quelques dauphins, rencontres magiques. Vient ensuite le moment de s’essayer à la pêche en eau profonde, pour s’offrir le plaisir de ramener une morue ou un turbot qui régaleront les aventuriers au prochain diner. Le lendemain est consacré à l’ascension du mont Uumannaq, un impressionnant piton rocheux de gneiss rose culminant à 1175 m d’altitude. Le savoureux barbecue groenlandais, sur de grandes pierres plates chauffées au bois entre des rochers, vient consacrer ce grand moment, avant la baignade vivifiante au milieu des icebergs – avec ou sans combinaison protectrice selon la sensibilité de chacun…
Vers les icebergs géants de la baie de Disko
On quitte ces rivages solitaires pour regagner la capitale, et s’envoler plein sud vers Llulissat. C’est un grand spectacle qui attend les voyageurs dès l’arrivée à l’aéroport : des montagnes blanches ourlent l’horizon, dessinant un vaste fjord glacé où de gigantesques icebergs dansent doucement sur la mer. Le site classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, illustre la majesté puissante des climats du Grand Nord. Dans cette Baie de Disko, on embarque pour une croisière mémorable de quatre heures à travers des paysages majestueux et inspirants. Vers 16 heures apparait la baie de Saqqaq. Quelques tentes Inuit de dernière génération proposent ici un accueil au luxe inattendu, où le mobilier dessiné par des artisans locaux n’oublie pas la beauté des ressources naturelles. Douillettement installé dans son fauteuil tapissé de fourrure de renne, on savoure un schnaps en attendant le dîner raffiné de cuisine néo-groenlandaise. Poissons et viandes fumés et grillés, baies sauvages et cueillettes arctiques sont mis à l’honneur par des chefs réputés de la région.
Partie de pêche et polyphonie groenlandaise
Le lendemain, on part à la découverte de la vie rude des habitants du village de Saqqaq. En compagnie d’un marin pêcheur, on s’initie aux pratiques ancestrales avant de nourrir les chiens de traineau, ici presque aussi nombreux que les êtres humains. Puis on embarque dans la baie pour aller observer les baleines à bosse, dont les queues fouettent l’air et dansent dans les vagues. Dans la petite église de Saqqaq débute alors un concert nocturne de chœurs, roulant des hymnes polyphoniques dont l’origine remonte à la nuit des temps. Les vestiges de cette civilisation, l’une des plus anciennes du continent groenlandais, s’explorent aussi sur le terrain en compagnie d’un guide, avant la visite d’une meute de chiens groenlandais, animaux magnifiques qui peuplent cette région arctique depuis plus de deux mille ans. A l’aube du septième jour, on se prépare à quitter ce paradis blanc. En route vers Llulissat, le zodiac fait halte devant le célèbre glacier Eqi, où les morceaux de glace se détachent du mastodonte dans un fracas assourdissant. Puis sonne l’heure de fin face à ces paysages à grand spectacle pour regagner la civilisation.
