Au sud-ouest de la Chine, exploration des mystères du Yunnan jusqu’au cœur du Tibet en un périple rythmé par d’inoubliables étapes dans des lodges inspirants.
Les antiques chemins des caravanes
Joyau classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, Lijiang enchevêtre ses toits en forme de pagode le long de canaux romantiques, cousine chinoise de Venise prisée des jeunes couples en quête d’escapade. C’est à l’écart de son tumulte que le vrai voyage commence, sur les routes des anciens villages de cette région bénie du Yunnan. Les contreforts de l’Himalaya ont sculpté les collines couvertes de conifères, où le sommet enneigé de la montagne du Dragon de jade aimante le regard. Puis on voit apparaître les toits de Ciman, où jadis faisaient halte les caravanes de marchand transitant depuis la Chine vers le Tibet. Dans les ruelles anciennes, échoppes traditionnelles et coffee-shops branchés, fréquentés par l’élite bohème chinoise, cultivent un art de vivre raffiné. On se pose au Songtsam Lijiang Lodge, dans la vieille ville de Ciman. Nichée entre des cours intérieures de style traditionnel et des vergers de poiriers, la demeure déploie en sculptures de pierre et mobilier précieux, tout le faste du royaume de Naxi, qui régna sur la région au XIIIe siècle. Œuvres d’art tibétaines et textiles Dongba plongent le visiteur dans le charme d’une Chine des confins, vibrante d’aventures.
Le long du Haut fleuve Yangtse
Après la visite matinale de l’envoutante vieille ville de Lijiang, le véhicule trace en direction de Tacheng. Au bord du Yangtsé qui creuse ici des gorges vertigineuses, le village de Shi Gu invite à une pause de charme. Maisons soigneusement restaurées et jardins luxuriants révèlent la douceur du climat. Les paysages d’estampes se succèdent, les lacets du fleuve sculptant le paysage de montagnes parsemées de fermes anciennes. Au coucher du soleil, l’arrivée au Songtsam Lodge Tacheng prolonge le plaisir, avec ses vues sur les rizières en terrasses et d’idylliques prairies fleuries où le temps semble s’être arrêté. L’élégance des chambres et le raffinement de la table marquent cette halte de deux nuits. Le lendemain matin, la visite des grottes de Dharma, lieu de pèlerinage blotti dans les montagnes couvertes de forêts, rapproche des rivages bucoliques de la rivière Jinsha, un affluent du Yangtsé. On rejoint le village de Hada, petit bijou lové entre montagnes et les vergers les plus fertiles de la région, pour un atelier de fabrication de tofu dans une famille Naxi. Les ruelles voient passer de beaux costumes des peuples tibétains et Lisu qui donnent au village un air de fête.
Vers le berceau du bouddhisme tibétain
La route se rapproche de la frontière tibétaine. Le long du fleuve Yangtsé s’ouvre la vallée de Benzilan et le village qui s’élance sur les coteaux. Lieu de naissance du bouddhisme tibétain, le monastère de Dongzhulin impressionne par ses artefacts religieux et ses sculptures en beurre de yack. Les premiers spécimens de ces pachydermes emblématiques apparaissent dans les pâturages. Rejoindre le Songtsam Lodge Meili complète le bonheur de la journée, avec ses vues spectaculaires sur la chaine des Meili Snow Mountains. Depuis les baies vitrées, on ne se lasse pas d’admirer les neiges éternelles du Mont Kawagarbo, plus haut sommet du Yunnan qui culmine à 6700 mètres d’altitude. Méditation au soleil levant doré et exploration des villages alentours poursuivent ce périple en haute terre tibétaine. On s’installe dans une maison d’artistes pour un atelier de peinture de drapeaux de prière, ces « lung ta » qui flottent dans les temples, les monastères et les stupas, semant au vent la paix et la compassion.
Au royaume mythique de Shangri-la
Le temps d’une dernière cérémonie traditionnelle face au mont Kawagarbo, et d’accrocher les drapeaux de prières créés la veille, puis la route reprend jusqu’à la baie de la Lune. Un méandre du fleuve enrubanne un mont circulaire, vision de symétrie parfaite qui étincelle sous le soleil. A 3400 mètres d’altitude, la route atteint le plateau de Shangri-la qui s’ouvre sur les immensités du lac Napa. Entre tourbières et prairies sauvages, des hordes de chevaux et des troupeaux de yacks regardent passer le vol des grues. Des cavaliers galopent dans le lointain, vision du monde mystérieux et préservé des nomades. La route traverse de vastes champs d’azalées en fleurs jusqu’au Songtsam Linka Retreat Shangri-La. Derrière les bâtisses de pierre, les chambres et le spa font revivre l’esthétique des palais tibétains, mêlant épure contemporaine à d’antiques boiseries peintes. La vue sur le monastère de Songzanlin et les champs d’orge encerclant le petit village a la beauté d’un livre d’images.
Sur le Toit du monde à Lhassa
But ultime du voyage, la capitale du Tibet se rejoint par les airs. Pour s’acclimater à l’altitude (3650 mètres), le Songtsam Linka Retreat Lhasa ouvre ses maisons élégamment décorées, mimant les couleurs et la sobriété chaleureuse des monastères tibétains. L’après-midi de découverte de Lhassa, suivie d’un généreux afternoon tea, offre les premières vues sur le Potala. Plus haut monastère du monde, sa silhouette majestueuse domine la ville. C’est avec la foule des pèlerins que l’on gravit les escaliers jusqu’aux salles de prière où brûlent les lampes au beurre de yack. La ferveur ambiante est encore plus palpable autour du temple du Jokhang, centre spirituel du Tibet depuis plus de treize siècles. Autour du saint des saints, la rue Barkhor tourne et l’on se prend au jeu de l’arpenter dans le sens des aiguilles d’un montre, en observant les fidèles qui se prosternent et font tourner leur moulin à prières.
Une vision inattendue d’un Tibet éternel.
