Des charmes de Luang Prabang aux jungles sauvages des monts Cardamome, un périple de quinze jours sous le signe de l’aventure et du raffinement entre le Laos et le Cambodge, qui culmine avec une découverte privative du célèbre site d’Angkor.
Dans la poésie de Luang Prabang
Arriver à Luang Prabang, c’est s’offrir un délicieux voyage dans l’Asie d’autrefois, celle où l’on flânait sous les banyans près d’un Mékong bucolique. Après avoir posé ses valises dans l’enclave raffinée de l’Amantaka, on grimpe en haut du mont Phousi pour embrasser du regard les méandres du fleuve et les toits rouges de ce village digne d’un roman de Marguerite Duras. Le temps de faire un vœu en relâchant un petit oiseau en cage, et on redescend la centaine de marches à travers la colline ponctuée de petits temples. Commencent trois jours de plongée magique dans cette ancienne capitale royale, devenue l’une des destinations les plus prisées d’Asie. En arpentant les planchers de Heuan Chan, un ancien palais sur pilotis entièrement en bois et classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco, on s’imprègne d’un art de vivre délicat, dicté par un bouddhisme omniprésent. Aucun immeuble en vue : les temples aux toitures dorées parsèment la ville, et les pagodes élégamment recourbées vers le ciel, abritent de nombreuses communautés de moines qui défilent chaque matin en quête d’offrandes. On glisse en bateau le long du Mékong pour visiter les grottes mystérieuses de Tham Ting et de Tham Poum, couvrant des milliers d’offrandes à Bouddha accumulées au fil des siècles. Le prince Nithakhong, descendant de la famille royale de Luang Prabang et artiste, ouvre sa maison-galerie d’art. Il partage avec les visiteurs ses collections d’orfèvrerie, ses broderies au fil d’or, et les lointains souvenirs d’une enfance aristocratique au Laos. A ces moments privilégiés s’ajoutent des émotions nature – la baignade matinale dans le site enchanteur des chutes de Kuang Si et la rencontre des rares ours du Laos, protégés par une ONG.
La magie retrouvée d’Angkor
Quittant le Laos, le vol atterrit à Siem Reap, deuxième ville et capitale culturelle du Cambodge. Au soleil couchant, l’arrivée au Zannier Phum Baitang offre un avant-goût des merveilles d’Angkor. Niché dans vingt hectares de jardins luxuriants et de rizières, ce « village vert » de prestige, évoque la richesse culturelle du pays avec ses quarante-cinq villas privées, conçues comme des fermes traditionnelles sur pilotis, qui rendent hommage au charme rustique des maisons khmères.
Le lendemain, l’incursion rurale authentique dans la région commence à Bakong. Depuis ce joli temple en forme de montagne serti de flamboyants rouges, on gagne à vélo le village de Chao Srei Vibol pour y rencontrer les villageois qui vivent au milieu des rizières. La journée se poursuit en bateau sur le lac Tonle Sap, alangui à bord d’un bateau raffiné. Une communauté lacustre, avec ses maisons flottantes, ouvre sur un mode de vie au rythme des moussons. Les visites d’Angkor déroulent ensuite des instants magiques, avec déjeuner d’un chef talentueux au bord d’une ancienne piscine royale, ou encore visite de la citadelle des femmes, un bijou de grès rouge aux linteaux incroyablement préservés. La traversée de la forêt d’Angkor au clair de lune et un survol en hélicoptère complètent cette expérience privilégiée du site religieux le plus vaste au monde.
Phnom Penh, fascinante et historique
En arrivant à Phnom Penh, une courte étape mène chez Nak, cheffe renommée qui dévoile chez elle, un atelier culinaire hors-norme. Sa maison sur pilotis est une merveille d’architecture khmère ancienne, restaurée à la perfection et nichée dans des jardins tropicaux au bord du Mékong. Cours de cuisine, conférence sur la culture cambodgienne, récital de musique et baignade dans la piscine précèdent la dégustation sur la terrasse surplombant le fleuve. Après la nuit au Raffles Phnom Penh, le plus bel hôtel de la ville douillettement installé dans un ancien manoir colonial, place à la découverte de la capitale. Véritable mille feuilles historiques, la ville tire son charme de différents styles et influences, depuis l’ancien quartier colonial autour de la Poste jusqu’au ors du Vat Phnom, épicentre religieux de la ville où se déroule les célébrations du Nouvel An khmer. La visite du Centre du Génocide de Choeung Ek et d’une prison de l’ancien régime des Khmers Rouges met en perspective la complexité historique de ce pays.
Safari dans la jungle des monts Cardamome
Cap vers le sud-ouest du pays, l’une des plus grandes régions sauvages d’Asie du Sud-Est où les forêts des monts Cardamome abritent de rares éléphants sauvages. La piste pénètre dans la forêt tropicale jusqu’au lodge Shinta Mani Wild. Associant luxe et éco-responsabilité à un très haut niveau d’excellence, ce refuge de quinze tentes luxueuses est signé de l’architecte renommé Bill Bensley. Immergé dans la nature, il propose un portfolio d’expériences magiques. Dès l’arrivée, on participe à une mission de surveillance avec les rangers de la Wildlife Alliance, une ONG luttant contre le braconnage et la déforestation, financée par le lodge. L’exploration de la forêt se poursuit tantôt en bateau et en kayak, tantôt à pied, mêlant frisson d’aventure et raffinement gastronomiques, faisant alterner un barbecue de crabes géants frais en pleine nature et des dîners délicats au lodge. Soins rajeunissants à base de plantes traditionnelles khmères et rituels de guérison proposés au spa parachèvent ce safari exclusif.
Sur la route de retour vers Phnom Penh, une halte inoubliable d’une nuit fait découvrir le Smiling Gekko Farmhouse. Portée par des humanistes suisses, cette ferme-hôtel à caractère social emploie des habitants des bidonvilles alentours. Devenu une oasis sophistiquée et authentique, l’écolodge s’est doté depuis peu d’une table gastronomique réputée, idéal pour un ultime dîner d’exception en terre khmère.