Dans la jungle mystique de Java, l’archipel des Komodos ou les îles Anambas, un somptueux retour aux sources, ponctué d’une escapade hédoniste à Singapour.
Au cœur de la culture de Java
Quittant l’aéroport adossé à l’Océan, la route s’aventure vers le centre de l’île. Des villages nichés dans la jungle, et des collines luxuriantes composent le paysage de cette haute plaine sacrée de Kedu, surnommée « le jardin de Java » en raison de la fertilité de son sol. Le soleil baisse à l’horizon quand surgissent les colonnades blondes de l’hôtel Amanjiwo. Trois jours suffisent à peine pour savourer ce joyau architectural, métaphore minérale du plus célèbre temple bouddhiste du pays, Borobudur. De la terrasse qui surplombe la plaine, on aperçoit au loin ce rêve de pierre crénelé de stupas, dans le soir nappé de brumes. Un des guides anthropologues à demeure explique avec passion l’histoire fabuleuse de ce gigantesque mandala classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Le lendemain, la visite donne vie à ce lieu mystérieux et à ses milliers de bas-reliefs, avant d’admirer les merveilles de Prambanan, le plus vaste temple Hindu du pays. La vallée paisible et préservée s’apprivoise aussi en balades à VTT entre les rizières, les marchés de Borobudur et Muntilan, sans oublier la randonnée sportive sur les coteaux du volcan Merapi tout proche. De retour à l’Amanjiwo, le meilleur reste sans doute le dîner dans la petite maison de bambou de Pak Bilal, éclairée à la bougie, où le chef cuisine ses spécialités au charbon de bois. Dans la chambre, le baldaquin de pierre dorée met en scène le lit pour une dernière nuit, refermant jusqu’au matin les deux cloisons dévoilant la piscine prolongée des jardins en toile de fond.
De Bali à l’archipel de Komodo
Le lendemain matin, l’avion met le cap vers l’est. Campé sur les hauteurs d’Ubud à Bali, Buahan Banyan Tree Escape réinvente l’expérience immersive avec son concept « ni murs, ni portes », où vivre au plus près des pulsations de la nature. Composé de seulement 16 balés (villas) mimant les maisons traditionnelles balinaises, ce havre de paix réservé aux adultes offre des vues à couper le souffle sur les fameux sept Pics de Bali. Dans le silence bruissant de chants d’oiseaux, on réapprend à lâcher prise. La beauté naturelle des lieux s’apprivoise durant deux journées, lors d’aventures authentiques, à pied ou en VTT à travers les montagnes. Chez un fermier voisin, cueillettes de fruits et de légumes préludent au repas partagé, avant l’immersion dans la vie paysanne des rizières. Puis le voyage se poursuit encore plus à l’est, où après avoir survolé Lombok le hublot dévoile les reliefs de Flores. C’est là qu’on embarque pour une traversée à bord d’un petit yacht au service millimétré, orchestrant l’aventure dans un confort de palace flottant.
Snorkeling de rêve et baignades en liberté dans des criques choisies, seul au monde, ou à proximité des pêcheurs qui livrent leur moisson du jour, mettent le voyage au rythme essentiel de la nature. En approchant des îles de Gili Lawa Laut and Gili Lawa Darat, à l’est de Komodo, on sent vibrer son âme d’explorateur. La région la plus préservée d’Indonésie garde jalousement son authenticité. Et chacun peut longer en paddle board les plages coralliennes couleur bleu lagon ou rose pâle, merveille absolue de l’archipel. Raies mantas et tortues géantes broutant leurs jardins aquatiques s’offrent en spectacle privé, pour notre plus grande sérénité. Une immersion dans la beauté du monde qui dilate le temps et l’esprit. Après le grand frisson face au légendaire dragon de Komodo, qu’on observe dans son habitat naturel, il est temps de regagner la civilisation.
Singapour, effervescente Cité du Lion
L’escale urbaine est saisissante. Multiculturelle et bouillonnante de vie, la prospère ville-Etat se découvre en bumboat. Cette barge de bois utilisée pour le transport depuis le XIXe siècle convertie en bateau de charme navigue le long de la rivière Singapour, où jadis commença la légende de la ville. Le temps de saluer la statue du Merlion, mascotte de la cité, on regagne la terre pour remonter le temps ; du Cricket House au Parlement, l’architecture coloniale évoque le passé britannique et néerlandais. Pour humer toute la modernité de la cité, on flâne avec délices dans Hadji Lane et ses petites maisons colorées qui multiplient les boutiques bohèmes, avant d’admirer les prouesses architecturales : la cité théâtrale Esplanade en forme de durian ou le musée des Sciences qui déploie sa corolle de nénuphar sortant de l’eau, ou encore le mémorable Garden by the Bay et ses immenses arbres futuristes réalisant une utopie de ville-jardin. Mais le meilleur reste sans doute les deux nuits passées au mythique Raffles, palace iconique de style rococo perpétuant un summum d’élégance et de raffinement gastronomique entre jardins, vaste piscine, et intérieurs déclinant toutes les nuances de blancs.
Le monde perdu des Anambas
L’avion amphibie s’élance vers l’est et parvient en 90 minutes à l’archipel des Anambas, où une poignée d’îlots presque déserts et miraculeusement préservés offrent leur paix durant les cinq prochaines nuits. Un seul hôtel, Bawah Reserve, met au diapason de ce bout du monde écologique. C’est donc toute une philosophie de respect de la nature qui attend les amateurs d’aventure et de sérénité. Mille hectares de réserve marine se partagent les six îles privées du domaine, où une poignée d’habitations offrent une robinsonnade de rêve. Quelques villas sur pilotis avançant sur la mer, des bungalows élégamment drapés de toiles face à la plage ou lovés dans la jungle distillent un art de vivre tropical vintage : bambous et palmes y tissent un décor au chic délicieusement rétro. Plongée, exploration des fonds marins en snorkeling, trekking et randonnées guidées, cours de yoga et massages quotidiens y tissent une formule tout inclus au plus haut niveau. Un des derniers paradis tropicaux de la planète qui ne s’oublie pas de sitôt…
